Que peut espérer l'ASPPT Albi face à l'Olympique Lyonnais, que les Tarnaises reçoivent ce dimanche ? Rien si on regarde le bilan des Lyonnaises (6 matchs, 6 victoires, 40 buts pour et... 0 contre). Beaucoup si on écoute Adolphe Ogoyon, le coach béninois arrivé cet été au chevet d'une équipe qui n'aura évidemment absolument rien à perdre lors de cette septième journée de D1 féminine. (par T.D.)
Coach, dans quel état d'esprit abordez-vous ce match face à l'OL ?
J'aimerais préparer ce match comme s'il s'agissait d'un match comme les autres mais il est évident que ce n'est pas le cas. On se prépare à jouer contre du très très lourd ! Dans ce contexte, il faudra être surmotivé pour ne pas couler... et espérer que les 90 minutes passeront le plus vite possible. Nous n'avons de toute façon pas le choix, c'est une obligation. On doit assumer cette formalité... le plus vite possible pour passer à autre chose.
On vous sent fataliste !
Personnellement, je ne le suis pas. Mais j'évolue dans un environnement que le découvre, ici à Albi, et qui, lui, l'est forcément, fataliste. Dans le club, dans l'entourage des proches, chez les joueuses, ce match est perdu d'avance. j'essaie par mon discours de changer petit à petit les mentalités mais cela ne va pas se faire du jour au lendemain. Quand nous sommes rentrés de Montpellier, un autre gros morceaux de ce championnat, les dirigeants m'ont félicité de n'avoir perdu que 0-3. C'est significatif.
Pour une équipe du calibre de l'ASPTT Albi, n'est-ce pas déjà bien de ne perdre que 0-3 face au MHSC ?
J'ai revu la vidéo du match et je peux vous dire que nous avions un coup à jouer à Montpellier. Peut-être qu'on l'aurait saisi à fond si nous y avions été dans un état d'esprit moins... fataliste justement.
"Croire dur comme fer que l'ASPTT Albi peut être la première équipe à gêner l'OL"
Vous regrettez donc que dans ces matchs déséquilibrées, celui de l'OL l'étant plus que les autres, vos joueuses partent battues d'avance ?
Pour essayer de changer les mentalités, je vais dire deux choses à mes joueuses. D'abord il faut qu'elles parviennent à se faire plaisir et à donner du plaisir aux spectateurs. Quel que soit le score à la fin du match, si elles sont parvenus à atteindre cet objectif, le contrat sera rempli. Deuxièmement, il faut qu'elles croient dur comme fer que l'ASPTT Albi peut être la première équipe à gêner l'OL dans le jeu, la première à rivaliser. Il faut être cette équipe là !
Tactiquement, avez-vous un plan de jeu particulier pour ça ?
Si on part battu, on sortira battu ! Par contre, si on se dit qu'il ne s'agit que d'être humains, capables d'avoir aussi des faiblesses et des baisses de forme, alors l'espoir peut revenir. Je vais me servir de mon expérience avec Guingamp où nous avions réussi à rivaliser dans le jeu avec Lyon alors que je disposais à cette époque (il y a quatre ans) d'un groupe qui était moins talentueux que celui que j'ai aujourd'hui ici à Albi.
Qu'est-ce qui vous avait permis de rivaliser ?
Les filles avaient tout donné collectivement et avaient suivi à la lettre toutes les consignes. Or, ce n'est pas encore le cas ici. On doit absolument progresser là-dessus pour espérer faire aussi bien. Je vais montrer des vidéos de ces matchs aux joueuses et elles verront qu'elles n'ont rien à envier aux joueuses de Guingamp.
Quel impact peut avoir ce match pour le reste de la saison ?
Nous avons réussi un excellent début de championnat, nous sommes en ce moment dans une période difficile. Après Montpellier, on reçoit Lyon. Pour bien aborder le déplacement à Nîmes, il serait important de faire un bon match face à Lyon. Pour la confiance.
propos recueillis par T.D.
Adolphe Ogoyon
55 ans
Parcours
Joueur : Dragons de Porto Novo (Bénin), Blois, Beaune, Blois, Nozay
International béninois
Entraîneur : Nantes (centre de formation), Campbon, Ancenis, La Chapelle sur Erdre, SCO Angers (co-directeur du centre de formation), Orléans, adjoint (2007-2008), Stade Briochin féminines (2010-2011), En Avant Guingamp féminines (2011-2012), ASPTT Albi féminines (depuis 2015)
D1, le classement